Allaitement

Allaiter et travailler : interview de Camille, couturière chez Néobulle

En cette Semaine Mondiale de l’Allaitement Maternel 2024, l’allaitement est à l’honneur chez Néobulle ! Nous vous proposons d’échanger avec Camille, couturière de notre atelier mais surtout maman d’une petite Hella de 8 mois.

Quotidien, logistique, Camille nous dit tout sur son organisation et son vécu autour de l’allaitement et de la reprise du travail !

Bonjour Camille ! Quel âge a ton bébé ? Comment s’appelle-t-elle ?

Elle s’appelle Hella, elle a 8 mois

Quel âge avait-elle quand tu as repris le travail ?

J’ai repris le travail en Septembre, elle avait 7 mois.

En fait lorsque j’étais enceinte, je travaillais dans une autre entreprise, j’ai demandé un congé parental qui m’a été refusé (NDLR : le refus d’un congé parental par l’employeur est illégal, un salarié concerné par cette situation peut saisir le conseil des prud’hommes). Ne souhaitant pas et n’ayant pas l’énergie d’aller au conflit, j’ai préféré négocier une rupture conventionnelle. J’ai ainsi fait le choix de profiter de ma grossesse et de prendre du temps pour être auprès de ma fille dans ses premiers mois de vie. C’était l’occasion également de réévaluer mes projets personnels et surtout professionnels.

J’ai fait 3 ateliers chez Néobulle en tant que maman et ai eu connaissance de leurs besoins en couturières… et c’est comme ça que j’ai rejoint l’entreprise en Septembre !

Comment as-tu eu l'envie de poursuivre ton allaitement à ta reprise ? (Naturellement ? quelqu'un t'en a parlé ? autre ?)

Pour moi c’était naturel. J’en avais parlé avec une très bonne amie qui l’avait fait. Je ne me voyais pas arrêter mon allaitement. Je me suis donc renseignée pour voir comment concilier allaitement et travail.

As-tu été encouragée dans ce projet ?

J’en ai parlé lors de mon tout 1er entretien avec Néobulle. Il n’y a pas eu de problèmes sur ce sujet et les moyens ont été mis en place pour me permettre de tirer mon lait.

Mes proches, en revanche, m’ont un peu moins soutenue. Ils se sont posés des questions sur la perception que l’employeur ou d’autres collègues pourraient avoir (ce n’était pas de la malveillance, mais plus de la mésinformation). La remarque même de “Ah, mais tu allaites encore à 7 mois ? ” m’a été faite…

Certains avaient aussi peur que ça entraîne beaucoup de fatigue.

Mon conjoint, lui, a été très soutenant.

Comment t’organises-tu concrètement ?

Je tire mon lait avec un tire-lait qui a été loué sur ordonnance du médecin (via la société Tire-lait express). Je l’amène à l’entreprise, je tire mon lait pendant 20min le matin et une 2ème fois vers midi pendant 10min.

J’ai le frigo de l’entreprise à disposition pour stocker mes petits pots de lait. Le temps du trajet je les mets dans une glacière avec un pain de glace. À la maison, j’en congèle une partie, et l’autre partie va à la crèche.

Est-ce que ton bébé est en allaitement exclusif ? Reçoit-elle d'autres laits ? Est-elle diversifiée ?

Hella est toujours au sein à la maison, et si c’est moi, elle refuse de prendre un biberon. En revanche, à la crèche, ou avec d’autres personnes (si je ne suis pas dans les parages !), elle accepte le biberon.

Niveau diversification : c’est un peu délicat. Elle préfère nettement les fruits aux légumes, et elle accepte peu la cuiller.

Elle a eu un souci de frein de langue qui complique un peu les choses.

Comment vis-tu ce projet au quotidien ?

Je le referais sans hésiter !

Pour moi, c’est vraiment génial. Mon allaitement m’a demandé du courage car ça a été compliqué à mettre en route, mais maintenant qu’on est rodées, c’est top.

C’est un lien unique avec ma fille. En résumé, je le vis super bien.

Des choses que tu aimerais dire à une maman qui hésite ?

Je ne pourrais pas l’influencer d’aller vers telle ou telle manière de faire.

L’allaitement c’est très personnel. Je lui partagerais mon expérience, mais après, je lui dirais que c’est selon ses ressentis et ses envies.

Un grand merci à Camille pour son partage d’expérience !