
Comment bien porter son bébé ?
Vous attendez un bébé ou venez d’accoucher, et vous aimeriez expérimenter le portage, mais vous ne savez pas trop ni par quel bout (d’écharpe) commencer ni comment vous y prendre. Et plus vous lisez de liens sur internet et plus vous êtes perdus ! Cet article est là pour vous aider à faire le tri et débuter sereinement votre portage. 1 – le portage physiologique, qu'est-ce que c'est ? Ce terme vous avez du le lire au moins 52 fois, mais à quoi fait-il référence exactement ? On parle de portage physiologique, lorsque ce dernier s’inscrit dans le respect de la posture naturelle du tout petit. Les critères principaux à retenir sont les suivants : Bas du dos arrondi : la colonne vertébrale du nouveau-né est naturellement arrondie, contrairement à celle d’un adulte qui forme un espèce de S, elle va plutôt former un C un peu étiré (comme une virgule). Une position dos droit correspond en termes de confort à une position cambrée chez un adulte, ce qui peut rapidement devenir inconfortable Genoux plus haut que les hanches : le fait de remonter les genoux permet au fémur de bien s’emboîter dans le cotyle de la hanche et offre un meilleur confort. Pour illustrer une posture ne permettant pas le regroupement, vous pouvez transposer à être assis sur un grand tabouret de bar avec les jambes qui pendent. Ces deux critères sont évidemment à prendre en considération de façon très globale. Lorsque l’enfant grandit par exemple, il va progressivement voir sa colonne évoluer pour atteindre vers 18 mois / 2 ans la forme qu’on connaît chez un adulte. D’un nouveau-né souvent très regroupé, on observera un arrondi de moins en moins prononcé au fil des mois, ce d’autant plus que l’enfant s’éveille et est en mouvement. Certains enfants sont également plus toniques que d’autres et ne vous laisseront pas remonter leurs genoux plus haut que la hanche, c’est notamment souvent le cas des bébés souffrant de reflux gastro-œsophagien (RGO). Cela ne doit pas devenir un frein ou un stress, votre bébé ne court aucun risque de blessure ou de mauvais développement s’il n’est pas porté de façon parfaitement physiologique, le principal étant qu’il soit porté et que cela vous aide au quotidien. 2 – votre premier système de portage : vos bras On le néglige trop souvent, mais votre premier outil de portage, ce sont vos bras ! Avant même d’envisager le recours à un quelconque porte-bébé, il semble assez logique de commencer par le commencement à savoir être à l’aise avec la manipulation de votre bout de chou. Il est conseillé de manipuler son bébé en respectant son enroulement naturel (cf point numéro 1), on veillera à limiter les postures en traction et en hyper-extension. Cela passe par éviter notamment de le soulever par les aisselles, en préférant par exemple d’abord l’asseoir et le soutenir ensuite par les fesses. Le soutien du bassin de votre bébé lui apporte confort et stabilité, sa base est comme un centre de gravité. Cela le rassure et le calme, et facilite de votre côté également sa manipulation. Pour votre confort à vous, vous pouvez privilégier l’utilisation de votre avant-bras comme support au lieu de la main : lorsqu’on porte avec sa main on se crispe énormément et cela favorise la survenue de tensions jusque dans les cervicales et de tendinites au poignet. En outre, la main qui porte entre les jambes du bébé l’invite à se jeter en arrière, l’inverse donc de l’effet recherché ! D’une manière générale, n’hésitez pas à utiliser l’ensemble de votre bras et de votre buste pour offrir un bon ancrage à votre tout petit sans sursolliciter vos articulations. On rappellera que lorsque l’enfant atteint 6kg (autour de 3-4 mois), c’est l’équivalent d’un pack de lait que vous portez plusieurs heures par jour ! Préserver son corps au quotidien et dès le départ s’avère de fait indispensable. Prenez le temps de chercher sur votre buste des zones où votre bébé se cale parfaitement (emboîtement des corps), avec le porte-bébé ensuite on réalisera les installations à ces endroits et cela permettra que la tête ne bascule pas. 3 – Le choix du porte-bébé Choisir son système s’avère souvent être l’étape la plus compliquée ! Écharpe, sling, mei-tai, préformé, ces mots sont du chinois pour vous ? Ne paniquez pas, c’est normal. Il est un fait que l’offre s’est développée bien plus vite que les conseils d’utilisation et qu’on a vite fait de s’y perdre ! Nous vous invitons en premier lieu à lire notre article sur les 10 erreurs à ne pas faire lorsqu’on souhaite acheter un porte-bébé, qui pourra vous donner quelques billes sur lesujet. Pour schématiser un peu, nous vous invitons à d’abord évaluer votre besoin principal : envisagez-vous plutôt un portage pratico-pratique pour la maison, quelques courses rapides ou des A/R école, ou bien plutôt un portage plus longue durée, pour des siestes de bébé ou des balades ? Les systèmes les plus pratiques sont généralement les slings et préformés. Ils s’installent très vite, ne traînent pas au sol et vous permettent d’être tout de suite dans le portage. Les systèmes les plus pérennes sont généralement les echarpes et les mei-tai. Ils demandent un peu plus de temps pour être mis en place et bien ajustés, mais permettent un portage longue durée dans les meilleures conditions. Praticité et confort vont malheureusement s’opposer : plus on souhaite un système pratique, moins il va comporter de réglages et ajustement, et moins il sera confortable (du moins il restera confortable mais moins que les autres). Être confortable nécessitera au contraire un peu plus de manipulations et cela ne correspond pas vraiment à des installations ultra rapides. On pourrait comparer l’écharpe à une paire de chaussures de randonnées et le sling à une paire de tongs : les 2 sont utiles mais pas au même moment ! Et comme on n’irait pas marcher longtemps en tongs, on ne mettra pas pour autant de chaussures de randonnée pour aller relever le courrier. Vous souhaitez porter à la fois dans le quotidien et pour des balades ? Misez sur 2 systèmes différents pour en tirer les meilleurs profits ! 4 – La sécurité Vous avez vos bras, votre porte-bébé, votre bébé, et êtes parés pour le portage, bravo ! Parlons maintenant sécurité. Les règles de sécurité en portage sont assez basiques : Bébé vertical et face à vous : allongé dans un système il risque de se tasser et la matière de venir limiter la bonne circulation de l’air, ce sont des positions à réserver exclusivement au portage à bras. Le face au monde est également à éviter (risque de chute accru). Voies respiratoires dégagées : la tête de votre bébé doit toujours être libre, le porte-bébé et les couvertures remontant au plus haut derrière la nuque. Il fait froid ? Mettez-lui un bonnet ! Il vaut au pire toujours mieux un petit courant d’air qu’un bébé ne pouvant plus respirer. Les voies respiratoires dégagées c’est aussi vérifier que bébé n’est pas affaissé dans la matière : vous pouvez passer un doigt entre son menton et son thorax. Portage haut sur le buste : une installation trop basse aura tendance à être trop lâche, votre bébé risquerait d’être tassé. Porte-bébé bien ajusté : la matière enveloppe votre tout petit, les réglages le soutiennent, il ne peut pas glisser dessous ni tomber. Pas de pratique sportive : pas de course à pied, vélo, ski et autre trampoline avec bébé porté ! On peut y ajouter d’autres règles importantes également même si moins essentielles : Des vêtements souples qui ne gênent pas bébé. Que ce soit en portage ou au sol, privilégiez des habits amples et non contraignant, personne n’irait faire de sieste ou de cours de yoga en jean slim ou robe de mariée, votre bébé non plus ! Pas de manteau ni combi-pilote : il vaut mieux garder votre bout de chou le plus prêt de vous que possible pour favoriser la thermorégulation. Les matières épaisses gênent les bons réglages, et tendent à obstruer les voies respiratoires et appuyer sur l’artère fémorale, altérant la circulation sanguine dans les jambes. Couvrez-le plutôt par l’extérieur avec une couverture de portage ou un manteau de portage par exemple. Des petites pauses régulières pour que bébé puisse bouger un peu, toutes les 2-3h idéalement (ça tombe bien, en général il va réclamer à téter ou avoir besoin que sa couche soit changée à peu près au même rythme !). En été pensez également à bien l’hydrater ! D’une manière générale, vérifiez régulièrement que tout est OK en cours de portage. 5 – Choisissez le bon moment Erreur classique de débutant : « Bébé pleure ! Tiens, si je le mettais dans l’écharpe que je n’ai jamais utilisée de ma vie ? » Équivalent : « tiens, si on allait faire la première leçon de conduite Place de l’Étoile à Paris ? » Vous l’avez compris, c’est une très mauvaise idée ! Même pour un porteur confirmé, installer un nouveau-né en mode remake de l’exorciste dans un porte-bébé est un exercice délicat. Visez un moment où tout est OK : bébé est calme et repu, vous-même êtes zen et sans contrainte (RDV ou autre). Les premières installations servent non pas à satisfaire un besoin de portage mais un besoin d’ APPRENDRE à porter. A l’usage il est assez classique également que bébé pleure lors des installations, cela ne veut pas dire qu’il n’aime pas le portage mais plutôt qu’il n’aime pas les installations en portage, ce qui avouons-le n’est pas l’étape la plus agréable pour lui. N’hésitez pas à aller au bout comme vous pouvez (ce n’est pas le moment de viser le réglage parfait), marchez pour le calmer, vous reviendrez sur les ajustements ensuite. 6 – Profitez ! Ça y est vous voici enfin prêts ! il vous reste à surtout profiter de ces doux moments avec votre petit cœur ! Prenez-le temps d’apprendre tranquillement et sans pression, en visant des objectifs raisonnables au début : un bébé qui respire et qui ne tombe pas. L’aisance et le confort viendront progressivement avec le temps. N’hésitez pas également à vous faire accompagner par une monitrice de portage ! Bon portage !

Tout savoir sur le peau à peau
Il a longtemps été de tradition d’envelopper le bébé dans un linge avant de le remettre à sa maman après sa naissance. Mais cette tendance laisse place au peau à peau. La pratique consiste à déposer bébé, nu ou en couche, directement contre sa maman. Il n’est pas rare que le peau à peau soit proposé au papa lorsque la maman n’est pas en état de le pratiquer. On l’appelle aussi la méthode Kangourou. Alors, effet de mode ou pratique recommandée ? Et pourquoi pratiquer le peau à peau ? Comment est « né » le peau à peau ? C’est en Colombie, il y a 40 ans, que le Docteur Edgar Rey Sanabria imagine réchauffer les bébés prématurés en les posant, déshabillés, contre le torse nu de leurs parents. La pratique existe donc depuis longtemps. Elle n’est pourtant adoptée que depuis peu par les maternités françaises. Comment pratiquer le peau à peau ? Bébé doit, bien-sûr, d’abord, être dénudé. On lui laisse généralement sa couche. Son torse est posé sur celui du parent qui aura préalablement dénudé son buste. Sa tête doit être dégagée pour lui permettre de respirer sans contrainte. On le recouvre généralement d’un drap et d’une couverture pour qu’il n’ait pas froid. Le peau à peau peut se pratiquer assis mais également debout. Pour ce faire, on choisira une écharpe de portage en coton Oeko-Tex (un tissu exempt de polluants, métaux lourds et toxiques). Assimilée à un porte-bébé physiologique, elle s’adapte à toutes les morphologies et permet de garder bébé confortablement installé contre soi, en toute sécurité. Néobulle propose plusieurs modèles d’écharpes dont l’écharpe sans nœud My Sling Jersey. Pourquoi pratiquer le peau à peau ? Réguler le bébé Pratiqué juste après sa naissance, le peau à peau a l’avantage, nous l’avons dit, de réchauffer bébé. En effet, contre le torse de son parent, il régule sa température et, du même fait, stabilise son rythme cardiaque. A travers cette pratique, il régule également sa respiration. Le peau à peau participe même à augmenter son taux de glycémie ! Plus tard, la méthode kangourou est réputée pour apaiser les pleurs du bébé. Des études ont, en effet montré que les bébés pratiquant la méthode pleurent beaucoup moins que les bébés placés dans leur berceau. Rassurer bébé L'accouchement est une épreuve pour la maman… mais il l’est aussi pour bébé. Le passage du ventre de maman à l’air libre est la première grande aventure de sa vie ! Fini le confort d’un ventre chaud et douillet ! En naissant, bébé perd ses repères et a besoin d’être rassuré. C’est en cela que le premier peau à peau est important pour bébé. Il retrouve les battements du cœur de celle qui l’a porté pendant des mois, il entend la voix familière de maman ou, même, de papa. Et puis la chaleur du corps du parent participe à le rassurer ! Autant de « petits détails » qui lui permettent d’entrer avec plus de douceur dans sa nouvelle vie. Apaiser les parents Il n’y a pas que bébé qui est apaisé par le peau à peau ! Les parents qui le pratiquent ressentent également un apaisement. Dans la pratique de la méthode kangourou, on constate, en effet, une augmentation de l'ocytocine, l’hormone de « l’amour ». C’est une hormone qui a la capacité d’apaiser et de libérer des angoisses. Et c’est prouvé scientifiquement ! Le peau à peau réduit le stress parental ! Ce contact rapproché avec bébé favoriserait même la production d’endorphines, des hormones sécrétées par le cerveau qui sont connues pour créer une sensation d’euphorie. Faciliter l’allaitement Les hormones produites durant le peau à peau offrent donc une sensation de bien-être qui aide à renforcer le lien parent-enfant. L'ocytocine, en particulier, déjà produite par la maman durant toute sa grossesse, participe à la production du lait maternel. La montée de lait est ainsi favorisée après l'accouchement. Le peau à peau permet même, ensuite, d’entretenir la lactation. La pratique de la méthode kangourou dès la naissance favorise, enfin, l’instinct de bébé à trouver le sein de sa maman ! Développer le système immunitaire de l’enfant Le peau à peau a véritablement plus d’un tour dans son sac ! Il a également la capacité reconnue de développer le système immunitaire de bébé ! Et c’est important car c’est ce qui permettra de limiter le taux d’infection auquel il peut se trouver confronté. * Au-delà de la pratique menée juste après la naissance, le peau à peau conserve tous ses bénéfices pendant des mois ! Voilà pourquoi il est important de continuer à le pratiquer au retour de la maternité et jusqu’aux 12 mois de bébé. Une façon de continuer à entretenir des échanges apaisant parent-bébé ! Les premiers mois avec bébé n’en seront que plus doux !

Interview de Séverine Martial : Portage, allaitement et maternage
Infirmière et créatrice d’associations de soutien pour les mamans, d’ateliers de portage puis de Néobulle, Séverine a plus d’un tour dans son sac. Mais surtout, elle a une grande connaissance des mamans et une passion pour les bébés ! Faisons connaissance ! Je suis infirmière de formation, née dans une famille de soignants avec une maman sage-femme. À la suite de mon premier enfant, une petite fille, j’ai allaité 3 mois sans me poser de question. Puis un engorgement avec fièvre est survenu. J’ai rendu visite à mon médecin, qui n’y connaissait rien mais je ne le savais pas. Il m’a dit d’arrêter de donner le sein et de tirer mon lait car je risquais d’empoisonner mon bébé. C’était une grosse bêtise. Cela a signé la fin de mon allaitement car la production a diminué très vite. Fin du premier épisode sans regret ni questionnement car lors de mes études d’infirmières l’allaitement n’était pas évoqué sauf pour nous mettre en garde sur le fait que le sevrage pouvait être dangereux et conduire à des risques d’autisme. Évidemment, c’était encore des bêtises. Par contre, nous avions bien appris à préparer les biberons ! Et là une rencontre à tout changé. Une maman qui venait au bébé nageur avec moi et qui allaitait son bambin de 9 mois. Alors je me suis posée des questions. Pourquoi moi je n’allaitais plus ? Pourquoi on n’était si mal informée en tant que maman ? Pourquoi on était si mal formé en tant que professionnel de santé ? À partir de ce moment, je me suis plongée dans ce monde passionnant. J’ai découvert à quel point la nature est bien faite, à quel point une vie harmonieuse avec un bébé procure de la joie dans les familles. J’ai décidé d’agir pour sensibiliser les maternités. As-tu réussi à faire passer ton message ? Cela a été difficile. Je me suis battue pendant des années. J’ai créé une première association de soutien à l’allaitement nommée “Ref’Lait”. Puis une seconde, “Naturellement Parents”, pour aider les parents à rester calmes et sereins avec le bébé et leur permettre de se sentir entourés en les accompagnant sur le portage, le maternage, les massages et même le chant. Ref’Lait, c’est toujours une quinzaine de professionnels de santé qui continue son accompagnement auprès des mamans allaitantes par des consultations ou des visites dans les chambres de maternité. Nous agissons gratuitement dans la Loire grâce aux financements de l’Agence Régionale de Santé. J’en suis très fière. Après les associations de soutien, est venue Néobulle ? Oui, Néobulle est venue naturellement, sans jamais avoir pensé à faire une entreprise un jour. Au départ, pour encore améliorer l’accompagnement et se servir du savoir faire de ma région caractérisée par l’artisanat de tissage, j’ai développé et fait fabriquer à deux pas de chez moi des écharpes de portage physiologique de qualité. Puis, passionnée d’aromathérapie, est venue l’idée de créer des produits de soin 100% naturels, bio, sans artifices et surtout efficaces. Toujours dans le but de mieux répondre aux besoins des bébés et de donner confiance aux parents. À quel moment t’es-tu rendu compte que l’allaitement est important ? Il y a une vingtaine d’années, au cours de ma formation d’infirmière, j’ai effectué un stage en maison de retraite. J’ai été marquée par les vieilles dames dont je m’occupais. Dès que l’on évoquait les bébés, elles parlaient de leur allaitement. Les regrets, les satisfactions, les plaisirs et les désirs inassouvis… Je me suis dit à ce moment-là que le fait d’allaiter son bébé était quelque chose de très important dans la vie d’une femme, au point de marquer toute une vie. Comment présenterais-tu le maternage ? C’est la manière naturelle de s’occuper d’un bébé. Materner signifie simplement prendre soin et répondre à ses besoins. Pendant les premiers mois, ils sont simples. Ils ne sont que vitaux. Dormir, être nourri, changé, lavé, soigné et porté pour se sentir en sécurité. Et bien-sûr, un bébé a besoin de recevoir de l’attention et de l’amour. Il faut être conscient que le maternage existe depuis toujours. Il a disparu au fil des derniers siècles pour plusieurs raisons. Au cours du dix-neuvième siècle, le portage et l’allaitement ont été assimilés aux populations dites “primitives” tandis que les inventions dites “modernes”, comme la poussette et les transats, ont réduit la relation de proximité essentielle entre un bébé et sa maman. Le manque de temps avec l’émancipation des femmes également... Exactement. L’émancipation des femmes ôta naturellement de plus en plus de temps aux mamans pour s’occuper de leur bébé. Sans compter les nombreuses hypothèses pédiatriques qui se sont contredites au fil des années : ne pas porter, donner à manger à heure fixe, ne pas répondre aux pleurs…. Tout cela mis bout à bout et le portage, comme le maternage, ont progressivement disparu. Ce sont pourtant des pratiques instinctives et ancestrales ! C’est le fameux instinct maternel. Si une maman était sur une île déserte avec son bébé, elle prendrait soin de son bébé, l'allaiterait sans se poser de question, le tiendrait en permanence contre elle et le bébé aurait tout ce dont il a besoin pour être en pleine forme et épanoui. Mais heureusement, l’instinct reprend le dessus ! Et le portage comme l’allaitement et le maternage reviennent au grand jour. Peux-tu nous parler des bénéfices du maternage ? Oui bien-sûr ! La relation créée par le maternage est autant bénéfique à la maman qu’au bébé. Le bébé se sent mieux et pleure moins tandis que la maman prend confiance et s’affirme dans son nouveau rôle, qu’il s’agisse d’un premier bébé ou d’un petit nouveau dans la famille. Avoir le sentiment de comprendre son bébé et de bien répondre à ses besoins donne une confiance infinie aux parents et un sentiment de plénitude inégalable. On met en place un cercle vertueux qui permet le développement harmonieux du bébé au sein de sa famille. On devient alors parent et c’est gagné pour la suite ! C’est donc favorable également à l’éducation future ? Plus la maman va comprendre son bébé, plus elle est confiante dans son rôle de maman. Ça fonctionne aussi pour le papa. Il devient ensuite aisé de fixer des limites progressivement, lorsque les petits “caprices” commencent à faire leur apparition. La confiance et la sérénité qu’apporte le maternage est le point de départ qui permet une éducation simple et naturelle. Séverine tient à insister sur un point… Durant les premiers mois du bébé, il est indispensable de répondre à tous ses besoins. Qu’il demande les bras, qu’il ait envie de téter 10 fois de suite ou qu’il ait envie d’un câlin réconfortant, il ne s’agit là que de besoins primaires essentiels à son développement physique, mental et émotionnel. Un bébé ne fait pas marcher ses parents et ne joue pas la comédie, comme on peut encore l’entendre parfois. Le portage aide énormément au quotidien et à passer les moments de demandes intenses. Il permet à la maman d’être au plus proche de son bébé en continuant de vaquer à ses occupations. Donc sans frustration. D’autant plus qu’à son contact, elle sécrète des hormones qui lui permettent d’être en alerte et de savoir quoi faire instinctivement. Cette grande proximité avec son bébé permet à la maman de le comprendre, de détecter ses besoins rapidement et d’apprendre à les anticiper. Ainsi la maman prend confiance et le bébé pleure moins voire pas du tout. Un bébé ne devrait pas pleurer ? Les pleurs des premiers mois peuvent être totalement évités grâce au portage et au maternage. Cela donne confiance à la maman et tranquillise le bébé. Les crises de larmes sont une source d’épuisement et de stress pour le bébé. Il ne dort plus correctement, il a moins d’appétit et la maman s’inquiète. Les pleurs ne servent pas à grand-chose, c’est le signe ultime lorsque nous n’avons pas su repérer ses demandes plus tôt. Mais il est normal de ne pas tout gérer parfaitement du premier coup ! Être parent, ça s’apprend petit à petit, en écoutant sa petite voix intérieure et non les conseils de son entourage. Quel est ton avis sur le co-dodo ? C’est un sujet très controversé en France. Il est déconseillé par les pédiatres les premiers mois pour éviter la mort inopinée du nourrisson. D’un autre côté, c’est une pratique qui a traversé les siècles et est encore pratiquée presque partout dans le monde. Il faut noter un point important. Lorsque le bébé se trouve dans la chambre des parents, la maman est plus tranquille. Elle dort mieux en étant proche de son bébé. Les hormones de l’allaitement permettent également de développer un sommeil plus léger et de rester en alerte. Depuis peu, il est conseillé de faire dormir le bébé dans la chambre des parents durant les 6 premiers mois. Quand au co-dodo, l’OMS a édité des règles de sécurité à respecter si on le pratique. Merci Séverine pour toutes ces précieuses informations !






