Bébé

Les pleurs de bébé

            Les pleurs font souvent partis de notre quotidien avec l’arrivée de bébé. Ils peuvent être difficiles à vivre, notamment lorsqu’ils sont fréquents ou lorsqu’on ne parvient pas à comprendre leurs significations. Parfois, en tant que parents, nous sommes démunis, épuisés, face à ces derniers, ce qui peut se comprendre. Pourtant, les pleurs sont si importants pour bébé. C’est son unique moyen pour communiquer qu’il a besoin de quelque chose, que quelque chose ne va pas…. Étant donné qu’il n’a pas encore acquit la parole ni la marche pour se déplacer et subvenir lui-même à ses propres besoins. C’est pour lui une question de survie avant tout !!

Que se cache-t-il derrière ces pleurs ?

Bébé peut avoir un besoin physiologique (la soif, la faim, la couche sale, la chaleur…) ou émotionnel (la peur, le fait de se sentir seul, la sur-stimulation…). Si bébé pleure c’est qu’il a quelque chose, il ne peut pas faire de caprice avant un âge avancé, car son cerveau n’est pas assez mature pour gérer ses émotions. 

C’est évident que cela peut paraître parfois usant pour un parent mais la réponse à ses pleurs demeure importante. Les dernières recherches en neurosciences, en psychologie… abondent en ce sens. D’après une étude de psychologie de l’université de Notre Dame des États Unis, par exemple, « laisser un bébé pleurer sans chercher à le consoler aurait des conséquences négatives pour sa santé et pourrait entraîner des problèmes d’anxiété à l’âge adulte ». Il ne s’agit pas de culpabiliser les parents à ce sujet mais de donner l’information. Ni même de culpabiliser les générations qui nous ont précédés ou les personnes de notre entourage qui nous encouragent à laisser pleurer bébé par exemple. Chacun fait avec ce qu’il a reçu de ses parents, avec certains conseils de proches ou de professionnels…. Les avancées à ce sujet sont relativement récentes et parfois encore bien méconnues de beaucoup.

            Vous pensez peut-être que tout cela est bien beau dans la théorie mais parfois la pratique est tout autre et, tout simplement, on n’en peut plus ! Il est aussi important de savoir s’écouter avec bienveillance, en tant que parent. Ce n’est pas toujours un rôle facile à tenir. Avant de « craquer », mieux vaut parfois momentanément poser bébé en lieu totalement sécurisé et lui signifier qu’on a besoin de 5 minutes pour se reprendre… Ou encore, passer le relais à quelqu’un de confiance. En tout cas, ne restez pas seuls dans ces moments, vous pouvez en parler à vos proches ou à des professionnels de confiance, à d’autres parents (lors d’ateliers avec d’autres parents par exemple) et vous verrez probablement que vous n’êtes pas si seul à traverser ces difficultés, que d’autres pourront peut-être vous apporter des solutions qui vous conviendront…

Et si les pleurs étaient vu sous un angle plus positif ?

Savez-vous qu‘ils permettent la sécrétion d’hormones favorisant la montée de lait, qu’ils favorisent le lien d’attachement parent – bébé, le sentiment de sécurité chez bébé lorsqu’il y a une réponse adaptée de son parent ? Les larmes aident aussi à restaurer l’équilibre chimique du corps après un stress… Il ne s’agit donc pas de les éliminer à tout prix mais plutôt d’apprendre à les accueillir et les accompagner parfois.

Qu’en est-il des coliques ?

Aujourd’hui, le terme colique est parfois utilisé fréquemment dès que bébé pleure. Non pas que ces dernières n’existent pas, mais c’est un terme qui peut être « restrictif », car parfois se cache derrière un problème émotionnel et pas forcément de douleur au ventre (bien que cela puisse arriver aussi !). En tant que parent, nous sommes avant tout garant de la sécurité de bébé, en cherchant ce qui le dérange. Nous devons veiller à apporter une réponse adaptée au besoin immédiat, à la gêne. En cas de doute (suspicions de douleur, maladie…), il ne faut pas hésiter à consulter un médecin. Et aussi garder en tête que même propre, rassasié… certaines émotions peuvent demeurer ingérable pour un bébé. Enfin, si vous avez tout essayé, qu’apparemment tout vous semble bien pour le bien être de bébé, peut être est il envisageable de juste le tenir dans ses bras avec amour et lui verbaliser qu’il peut pleurer en sécurité si il en a besoin…

D’ailleurs n’est ce pas une preuve de confiance qu’il vous montre, en s’autorisant à pleurer à vos côtés ?

           

« Imaginez que vous venez tout juste de traverser une expérience traumatisante, quelque chose qui
vous a profondément perturbé. Vous êtes au bord des larmes et êtes incapable de vous relaxer ou de vous
concentrer. Vous allez trouver une amie ou votre conjoint pour avoir de l’aide. Vous commencez à parler
de ce qui vous est arrivé et de ce que vous ressentez à ce propos.
Après un moment d’empathie, votre amie commence à vous calmer en vous disant : « Ça va aller, ça
va aller, n’y pense plus, s’il te plait ne pleure pas, je ne supporte pas quand tu pleures. Allez, fais moi un
sourire maintenant. Laisse moi te préparer quelque chose à manger. Peut-être devrais tu voir un
médecin ? ». Vous allez probablement sécher vos larmes et intérioriser votre souffrance, de façon à
préserver votre amitié et également parce que la réponse de votre amie vous a montré que vous ne pouvez pas être vous-même en sa présence.
Maintenant, imaginez- vous dans la même situation, recevant une réponse différente de votre amie.
Vous commencez à parler de ce qui vous est arrivé et de ce que vous ressentez. Votre amie vous regarde
droit dans les yeux, se penche en avant, et vous prend la main en disant : « Je suis là pour toi, raconte
moi ce qui s’est passé. Je peux voir que tu souffres vraiment et je veux que tu saches que je t’aime et que je veux t’aider à surmonter cette expérience ».
Elle vous embrasse et vous vous relâchez dans de profonds sanglots, protégé par sa présence. Vous
vous laissez aller, parfois de façon incohérente, et elle vous dit : « Raconte m’en plus … Et ensuite que
s’est-il passé ? Cela a dû te faire beaucoup de peine. ». Vous la trouverez sincère et cette confiance vous
rendra capable de vous laisser aller et de finalement vous reprendre. Votre relation sera plus forte, votre amie se sentira bien parce qu’elle aura été là pour vous et vous vous sentirez plus à même de retrouver un fonctionnement serein. »

Article « À l’écoute des bébés», de Vimala McClure, fondatrice de l’AFMB (Association Française de Massage Bébé)