Naissance et premiers mois,  Portage

Focus sur le Mei-tai

L’article du jour est consacré au mei-tai, appelé également porte-bébé d’inspiration asiatique, ou plus basiquement « le truc comme l’écharpe mais plus facile ». Qu’est-ce qu’un mei-tai ? Quels sont les avantages et inconvénients de ce type de système ? On vous explique tout !

Le Mei-tai, c’est quoi donc ?

Le porte-bébé d’inspiration asiatique se présente sous la forme d’un rectangle de tissu (qu’on appelle le tablier), des angles duquel ont insérées 4 lanières qui constituent la ceinture et les bretelles.

Plein de systèmes de portage sont traditionnellement utilisés en Asie, les versions que l’on retrouve par chez nous ont été très occidentalisées et n’ont souvent plus grand-chose à voir avec leurs modèles originaux (d’où le fait qu’on évite de plus en plus le terme « porte-bébé asiatique » pour préférer « d’inspiration asiatique »)

Les caractéristiques principales du Mei-tai

Il existe sur le marché énormément de mei-tai différents. Si les premières versions étaient très basiques (aucun réglage), les plus récentes permettent toutes d’ajuster la taille du tablier, en réduisant notamment la largeur de l’entre-jambes et la hauteur, ce qui permet d’optimiser considérablement le confort et l’adéquation à la taille du bébé à porter (du moins pour les marques de référence).

Dans les variantes possibles on retrouve :

  • Des bretelles déployables ou rembourrées au niveau de l’épaule du porteur
  • Des ceintures à nouer ou à clipser (on appelle les mei-tais de cette catégorie des « hybrides », car ils sont à mi-chemin avec les préformés)

La plupart des porte-bébés d’inspiration asiatique sur le marché s’utilisent à partir de 3 ou 4 mois : cela tient au fait que même réduit au maximum, le tablier s’avère souvent un peu trop large et trop haut pour permettre un portage de nouveau-né confortable et sécuritaire (risque d’affaissement dans le système). Ils peuvent convenir pour porter jusqu’à 3 ans environ, ensuite ils seront généralement un peu trop étroits pour permettre une utilisation physiologique (soutien jusqu’au creux du genou plus possible).

Il est vivement conseillé de choisir un mei-tai dont les bretelles sont assez longues et larges pour être croisées à l’extérieur des jambes du bébé puis rattachées dans le dos du porteur : cela permet d’apporter un meilleur soutien, que le bébé soit positionné bien haut sur le buste, et surtout que la charge soit supportée par les bretelles et non la ceinture. Lorsqu’on passe les bretelles entre le porteur et l’enfant, ce qui est proposé sur certaines notices, la charge se reporte sur la ceinture, ce qui exerce une compression assez forte sur l’abdomen du porteur (très déconseillé pour l’intégrité du périnée de la jeune maman puisque cela accentue les risques de descente d’organes !), et le bébé va immanquablement descendre plus bas sur le buste ce qui rend le portage moins stable et moins confortable. Des bretelles trop étroites, même longues, ne peuvent pas être croisées à l’extérieur de la jambe du bébé au risque de gêner la bonne circulation du sang.

La question du rembourrage ou non de la bretelle est beaucoup plus subjective et dépend totalement des préférences du porteur. Néanmoins en ventral on préfère souvent des pans qui se déploient sur l’épaule et dans le dos, tandis qu’en dorsal le rembourrage est souvent plus agréable car la bretelle peut moins se déployer et « cisailler » un peu le trapèze.

Les avantages du Mei-tai

Le mei-tai est le compromis parfait entre une écharpe de portage et un porte-bébé préformé. C’est un système qui a su combiner une partie des avantages des deux systèmes pour donner un résultat simple, léger et agréable à porter.

Ce porte-bébé présente très peu de difficultés à l’installation : pas de pli par pli ni réglages sur le bébé (autres que ceux du tablier mais qui se font en amont), très peu de risque de mauvaise manipulation ou d’erreur.

Il est plus enveloppant que le porte-bébé préformé et permet un meilleur corps à corps, ce qui le rend du coup plus confortable. Il reste moins contenant qu’une écharpe et convient à merveille aux parents qui n’aiment pas se sentir trop serrés.

Côté bébé c’est une solution intéressante pour pallier à quelques difficultés d’installation, notamment :

  • Les bébés souffrants d’un reflux gastro-œsophagien, qui ont souvent du mal avec les portages trop enveloppants et qui peuvent être très raides lorsqu’ils ont mal. Comme il passe entre les jambes de l’enfant, le mei-tai permet d’obtenir sans trop d’efforts une installation safe avec un bébé raide comme un piquet et qui hurle, pas très académique certes mais à ce stade on s’en fiche un peu le principal c’est de survivre !
  • Les bébés un peu plus « vieux » qui n’ont pas été habitués à l’écharpe : passés 3 ou 4 mois il est parfois plus délicat d’installer un tout-petit en écharpe, il n’a pas été habitué aux sensations et n’est souvent pas suffisamment patient pour laisser son parent apprendre la gestuelle. Le mei-tai étant plus immédiat et moins contenant il est généralement mieux toléré.
  • Les bébés qui présentent des problématiques d’hyperextension et/ou de torticolis, qui tendent à adopter naturellement des postures très raides et parfois en torsion : là encore le mei-tai est souvent plus simple d’accès pour les parents et mieux accepté par l’enfant.

A noter qu’autant sa composition en coton sergé brisé respirant que le fait qu’il soit ouvert sur les côtés en font un système de portage parmi les plus agréables à utiliser par forte chaleur.

Les points faibles du Mei-tai

Le principal point faible du mei-tai reste sa moins grande polyvalence et évolutivité qu’une écharpe de portage. Cela est principalement lié à son tablier, qui même ajustable, ne peut évidemment pas couvrir de façon optimum un écart d’âge de l’enfant trop important : soit il sera idéal pour un nouveau-né mais un peu court à partir de 2 ans, soit il s’utilisera jusqu’à 3 ou 4 ans mais ne pourra être proposé qu’à partir de 3 ou 4 mois.

Autre petit bémol, sa plus grande facilité d’installation s’accompagne d’ajustements moins précis que ceux de l’écharpe. Si l’utilisation de l’écharpe est très bien maîtrisée, on peut ressentir un confort un peu moindre en comparaison. Le corollaire est qu’il vaut mieux en revanche un mei-tai bien maîtrisé qu’une écharpe mal ajustée.

Enfin comme l’écharpe, on retrouve à la mise en place des pans qui traînent au sol, ce qui rend l’installation en extérieur sous la pluie plus délicate qu’avec un préformé !

Rien de très handicapant !

Le porte-bébé d’inspiration asiatique, moins connu que ses homologues l’écharpe ou le préformé, mérite ainsi largement sa place au sein de la famille du portage physiologique et gagnerait à plus de notoriété !

C’est un excellent choix pour les parents à qui l’utilisation de l’écharpe fait peur mais qui recherchent néanmoins plus de proximité que dans un préformé.