2 enfants portés en porte-bébé
Journal de bord,  Portage

Le P’tit Evo : Naissance d’un porte-bébé

A l’occasion de l’arrivée dans nos gammes du P’tit Evo, nous vous proposons de plonger avec nous dans les coulisses de la création d’un porte-bébé.
De l’idée initiale au portage de votre bout de chou, la route est longue et parsemée d’embûches ! On vous raconte ?

1 – Aux origines : l’idée

Ca paraît simple écrit comme ça, mais trouver de nouvelles idées de développement de produit, c’est parfois un véritable casse-tête ! D’autant qu’il ne s’agit pas de juste concevoir un article, encore faut-il au préalable s’assurer qu’il sera en phase avec les besoins des parents que nous accompagnons.

Chez Néobulle, la gamme portage commençant à être bien fournie, le champs des possibles se restreint. Pour autant il subsiste quelques manques à combler, et notamment nous avions en tête depuis un bon moment qu’il était dommage de ne pas encore proposer de porte-bébé d’inspiration asiatique (mei-tai) qui soit adapté pour un nouveau-né.

Le mei-tai est un parfait compromis entre les écharpes de portage et les porte-bébés préformés. Il allie le confort et le côté enveloppant à la simplicité d’installation. Pour en savoir plus sur les mei-tai, c’est par ici ! Notre évolu’bulle, qui rentre dans cette catégorie, est d’ailleurs très apprécié mais il ne permet le portage qu’à partir de 3 mois, trop tard pour bon nombre de familles qui apprécient le côté cocon de l’écharpe mais ne souhaitent pas réaliser les nouages.

Ayant de plus en plus de demandes dans ce sens des monitrices de portage (signe que l’intérêt était également présent chez les parents à qui il serait destiné), nous avons décidé de nous lancer dans l’aventure !

2 – Définir les critères

La première étape de conception, c’est de définir le cahier des charges que devra remplir le porte-bébé. Pour ce qui nous concernait :

  • adapté à un nouveau-né
  • bretelles déployables
  • simple d’utilisation
  • confortable
  • évolutif
  • à un tarif abordable

Et ceci évidemment en plus des exigences usuelles de Néobulle, à savoir l’intégralité des éléments composant le porte-bébé faits en France, la couture dans nos ateliers à Saint-Bonnet le Château (42) et le tissu en coton bio certifié sans teintures toxiques.

La question des bretelles a été un point épineux car selon qu’on porte en ventral ou en dorsal, le comportement de la bretelle change : en ventral les bretelles qui se déploient sont souvent plus confortables, mais en dorsal on peut moins les étaler et les bretelles rembourrées sont alors préférables. Le P’tit Evo étant destiné à porter des bébés jeunes, nous avons privilégié le portage ventral, mais avons prévu des rembourrages amovibles pour les parents qui l’utiliseraient dans le dos par la suite.

Ayant des critères d’âges similaires à ceux du Néo (notre porte-bébé préformé 0-2 ans), très naïvement nous avons pensé que ce serait facile et qu’il suffirait de reprendre le même tablier et de remplacer les bretelles (spoiler alert : non !).

D’une manière générale, il est important que les gammes soient cohérentes et que le cahier des charges tienne compte des autres porte-bébés que nous proposons afin que tous se complètent dans leur usage et qu’il soit facile pour les parents de s’y retrouver.

3 – Les prototypes

Le prototype c’est la concrétisation, le moment où on commence les choses sérieuses.

C’est aussi le moment où on se rend souvent compte que l’idée qui paraissait géniale sur le papier est en réalité calamiteuse ! Prenez cette histoire de réutiliser le tablier du Néo par exemple : et bien ça ne marche pas du tout. Parce qu’entre des bretelles de préformé et des bretelles de mei-tai, les lignes de tension appliquées sur le tablier ne sont pas du tout les mêmes, et qu’on s’est retrouvés avec une matière toute plissée et un bébé pas du tout enroulé. Echec critique.

Pour vous expliquer mieux le déroulé de cette phase de test, il faut imaginer qu’il y a plusieurs personnes impliquées plus ou moins étroitement, et qui doivent se coordonner, le tout sur plusieurs lieux différents !

Séverine (big boss en chef) envoie les instructions précises de confection à Caroline (notre couturière spécialiste en prototypes).
Caroline réalise un prototype chez elle.
Elise (qui est responsable des couturières à domicile) passe le récupérer pour le rapporter à Séverine.
Séverine le fait essayer à Delphine (monitrice de portage) lorsqu’elle est dans les locaux.
Delphine note ce qui ne va pas.
Séverine et Delphine se creusent les neurones pour essayer de comprendre comment corriger, notent tout précisément sur la feuille d’analyse et compte-rendu (ou plutôt : oublient de noter, puis se font gronder par Elise pour y penser et le faire)
Elise ramène le tout à Caroline, qui réalise un nouveau prototype prenant en compte les remarques.
etc… etc…

Evidemment chaque fois que l’on corrige quelque chose, il y a un risque que cela modifie tout le reste ! On démarre d’une bretelle qui ne va pas, pour finir par un tablier trop lâche, pour revenir sur des bretelles qui s’installent mal…

Les corrections doivent tenir compte du résultat en portage, mais sans oublier qu’il ne s’agit pas uniquement de produire un prototype, il faudra ensuite que nos couturières puissent le confectionner à grande échelle sans risque d’erreur trop important (synonymes de retours en SAV ultérieurs).

Au milieu il faut également intercaler des tests avec d’autres monitrices pour avoir leurs avis et idées, toujours précieux. Et des vrais bébés, parce que les poupons ça ne reste que des substituts pas toujours suffisamment réalistes dans leurs comportements. Egalement avec des parents de morphologies variées pour s’assurer que le porte-bébé conviendra à tous. Les amis et la famille sont alors mis à contribution (ils servent la science et c’est leur joie !).

Et surtout, au bout d’un moment, il faut essayer de s’y retrouver entre les différents essais, corriger sans reproduire les problèmes précédemment rencontrés (au bout de 7 ou 8 prototypes cela devient ardu !), ne pas mélanger les prototypes… et ne pas désespérer !

4 – Le Graal !

15 prototypes et plusieurs heuresssss de prise de tête plus tard, enfin, le Graal ! Le prototype parfait ! Danse de la joie et champagne, on va pouvoir lancer la production !

Nos petites mains de l’atelier sont briefées sur tous les détails de confection : découpe, couture, astuces de mises en place, rien n’est laissé au hasard. Ce sont elles qui rajoutent les petites doses d’amour et de poudre de dodo nécessaires à ce que bébé soit parfaitement bien installé dedans et apaisé !

Le porte-bébé est envoyé en test pour garantir qu’il satisfait bien aux normes de sécurité.

Et pendant ce temps dans les bureaux, il faut préparer le lancement :

  • Shooting photo (merci à nos mannequins d’un jour !)
  • Photos pas à pas pour la notice
  • Tutoriels vidéos
  • Choix des coloris et de leurs noms
  • Réalisation du packaging
  • Réalisation de la notice (mise en page, textes, mentions légales…)
  • Formation en interne à l’utilisation (pour que tout le monde puisse bien vous conseiller ensuite !)
  • Réalisation des fiches produit pour nos sites particuliers, partenaires et revendeurs
  • et j’en oublie !

5 – C’est parti

C’est enfin ensuite le grand jour du lancement ! Instant de vérité : est-ce que notre petit nouveau vous plaira ? Est-ce qu’on a bien pensé à tout ? Une grande sortie c’est toujours un peu stressant. Hasard de calendrier : de l’idée à la mise en vente il se sera écoulé 9 mois environ (ce qui est exceptionnellement court ! On est généralement plus proche de la gestation de l’éléphant que de celle des humains !)… Chez Néobulle, les porte-bébés ce sont nos vrais bébés 😉

Et du coup : est-ce qu’il vous plait ce p’tit évo ?!